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Les filtres de chaque couche appréhendent des teintes auxiliaires aux primaires. A titre d'illustration, la première couche est sensible au bleu. Plus la lumière est bleue, plus la couche est affichée ; comme elle est annulée, c'est dire que plus la lumière est bleue, plus la première couche doit être jaune, bloquant les bleus. Idéalement, ces filtres devraient être de couleurs optimales ; en pratique, seul le filtre jaune s'en approche assez.
Des colorants sensibilisateurs ont pour finalité de rendre aux cristaux d'argent de chacune des couches sensibles à une zone de radiations. D'autres colorants épurent la lumière d'une couche à l'autre, et enfin, des colorants dits coupleurs vont permettre de convertir les cristaux insolés, de chaque couche, par un colorant, au cours d'une opération chimique portant le nom de développement chromogène.
Tous ces colorants réalisent la représentation des couleurs. Les colorants finaux sont créés au cours du développement chromogène, et les conditions de cette opération influent aussi présomptueusement sur le résultat. Dans l'hypothèse d'un traitement répondant aux attentes, les colorants finaux restent assez différents de l'idéal d'une teinture-bloc. Les colorants ingèrent une partie des longueurs d'ondes qui devraient les traverser sans atténuation, amenant un déplacement des primaires lorsque la concentration en colorant croît : les jaunes tendent vers l'orangé, les magentas vers le rouge et les cyans vers le bleu8. Pour compenser ces écarts, le développement inclut la création, soit dans les parties exposées, soit dans les parties non exposées, la formation de masques qui en fustigent une partie9.
Ces écarts sont pondérés tant bien que mal par les professionnels : les éclairagistes en tiennent compte dans le filtrage des lumières, les techniciens de laboratoire favorisent en général le rendu des tons de peau, auxquels les spectateurs sont plus sensibles, au détriment de l'exactitude du rendu des couleurs plus vives.
La couleur et la transparence des gammes d'encre d'impression en quadrichromie sont analysées par la norme ISO 2846 dans des conditions précises de laboratoire pour garantir une homogénéité des processus d'impression. Ces courbes s'éloignent plus que celles de la photographie en couleurs d'un idéal de teintures bloc. En conséquence, il est inaccessible de retrouver les primaires à partir des couleurs indispensables. Les teintures bloc de la théorie jaune et magenta absorbent respectivement le bleu et le vert, et leur superposition devrait laisser le rouge. Les colorants réels absorbent, ensemble, environ la moitié du rouge, et ils laissent survenir un peu de bleu et surtout de vert. Le rouge formé reste moins parfait et plus orangé que ce l'idéal.