* Illustrateur Indépendant Brest

Illustrateur Indépendant Brest

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Les premiers ordinateurs désignaient de simples machines à calculer : les informations qu'ils avaient à traiter étaient exclusivement des nombres. Comprendre l'histoire du numérique requiert donc de saisir l'histoire du calcul. Très tôt, les humains ont produit et fabriqué des outils les aidant à calculer (abaque, boulier...). Mais c'est à partir du xviiie siècle qu'ils ne cessent de les perfectionner, quand s'amorce (en Angleterre puis en France) la Révolution industrielle. Malgré le fait que la société reposait sur une économie à dominante agraire et artisanale, elle s'urbanise de façon croissante, devenant de plus en plus commerciale et industrielle. Les machines sont créées et fabriquées de façon exponentielle dans le but de rendre la production toujours plus efficace. Puis, au fur et à mesure que la société se mécanise, émerge l'idée que la machine ne doit pas seulement aider les hommes mais, autant qu'il est possible, les remplacer. Le goût pour les automates, qui se développe à cette époque, traduit un désir plus ou moins conscient : celui que toutes les étapes d'un processus de production (conception, fabrication, maintenance, commercialisation...) soient prises en charge par une "machinerie" intelligente, c'est-à-dire habilitée à traiter le maximum d'informations, et de façon automatique, c'est-à-dire à la place de l'homme. Il est donc d'usage de considérer "la révolution numérique" comme le prolongement logique de la révolution industrielle7.
Dans les lignes suivantes, nous allons repérer d'abord les principaux moments qui, du XVIIIe siècle à 1950, alertent la "révolution numérique", puis ceux qui, après l'avènement de l'informatique, forment à part entière ce phénomène sans précédent : celui de la "mise en réseau" de l'ensemble de la planète. l'esprit des télécommunications s'institutionnalise. En 1603, en France, le roi Henri IV fait créer un corps de courriers (estafettes) chargé de transporter les correspondances aussi bien administratives que privées : c'est la naissance officielle de "la poste", administration détenant le monopole de ce service8. En 1612, est mis en place un service de diligences transportant à la fois du courrier, des paquets et des voyageurs.
Deux philosophes, l' Gottfried Leibniz et l'Anglais Thomas Hobbes, émettent l'hypothèse que la pensée peut se formuler de façon systématique par le biais d'un langage mathématique dans la deuxième moitié du siècle. Le premier imagine un langage imprégnant l'argumentation à un calcul, afin qu'"il n'y ait pas plus de besoin de se disputer entre deux philosophes qu'entre deux comptables". Selon Hobbes, "la raison n'est rien d'autre que le fait de calculer"9. Mais c'est un autre philosophe, le Blaise Pascal, qui s'engage à concrétiser ces principes en créant la pascaline dès 1642, la toute première machine à calculer dont le fonctionnement permet de traiter un algorithme.